vendredi 3 décembre 2010

Ma pause soleil

Comme j’avais deux heures de pause avant mon prochain cours, j’ai décidé d’aller faire la sieste sur un des bancs du parc de mon université, histoire de prendre le soleil. Nous sommes le 3 décembre et la météo est au beau fixe depuis une semaine. Aujourd’hui, il faisait 22°C. Je ne sais même plus pourquoi j’emmène partout ma veste avec moi puisque même un pull est souvent de trop. Je sais, j’insiste un peu trop mais mon esprit sadique se réjouit d’autant plus en pensant à mes pauvres compatriotes sous la neige. Vous avez toujours la possibilité de m’insulter via divers moyens de communication -commentaires, mails, lettres- au moins, j’aurai de vos nouvelles.

jeudi 2 décembre 2010

Bon appétit !


C’est à Intiba, le restaurant de kebap le plus cher de besiktas, que j’ai décidé le sujet de mon prochain article : se nourrir à Istanbul.

Rien de plus simple. La ville compte plus de restaurants que d’habitants. Rien de mieux que parler de tout ça en sirotant un bon thé.

Une semaine en Turquie a converti mon père au çay (thé) alors qu’il ne jurait que par le café depuis 30 ans. Ici, c’est une véritable institution. Toute pause est prétexte à la dégustation d’un bon thé : la fin du repas, la contemplation du Bosphore, la traversée entre ses deux rives…Le thé est peut-être ce qui rend Istanbul vivable, ce qui vous isole de la frénésie de la ville pour un instant. Il est prétexte à ne rien faire : « je ne suis pas assis là à observer les mouettes, je bois mon thé. Vous n’oseriez pas déranger le brave citoyen que je suis au milieu de sa pause salvatrice. »

Et encore, si mon obsession naissante pour la nourriture n’était provoquée que par le thé…Heureusement, la côte infernale que je dois monter à chaque fois que je veux rentrer chez moi m’aide à éliminer ce qui accompagne mon thé.

C’est maintenant que je vous demande de prendre un papier et un stylo pour marquer toutes les bonnes choses dont je vais vous parler et, ensuite, d’entrer dans le premier restaurant turc que vous trouverez pour les goûter.

Interdit de commander un kebap döner ! Essayer plutôt le kebap iskender (mouton grillé accompagné de yaourt et de pain trempé dans de la sauce tomate). Si vous n’êtes pas d’humeur à manger de la viande, vous n’êtes pas au bon endroit. Eh oui ! Le prochain plat que je vous conseille sont les « köfte » : des boulettes de viande (rien à voir avec celles de la cantine) que les turcs font semblant de rendre diététiques en les accompagnant d’un quart de tomates et de trois feuilles de salade.

Pour continuer notre exploration dans le monde enchanté des carnivores, je vous recommande hautement les « lahmacun » et leurs grandes sœurs, les « gözleme ». Sous ces noms barbares se cachent des plats ô combien légers et équilibrés. Les lahmacuns (qu’on appelle aussi « pizzas turques ») sont des galettes de pain garnies de viandes hachée et d’oignons : bonne haleine assurée. Les gözleme sont la version évoluée des lahmacuns parce qu’elles sont plus grosses et qu’ont peu y mettre à peu près n’importe quoi : des œufs, du fromage, de la viande, les trois en même temps…surtout pas de légumes.

Après toutes ces réjouissances viandesques, je me sens obligée de vous parler de tout ce qui ne contient pas de la viande et que tient finalement une place minoritaire dans mon parfait régime alimentaire :

-le pilav : du riz mais pas n’importe quel riz ; du riz turc – qui nécessite beaucoup d’amour et une heure de préparation. Il a même ses restaurants spécialisés où ils peuvent rajouter des pois chiches sur votre pilav, si vous avez peur de manquer de féculents.

-le balik ekmek : un sandwich au poisson grillé et aux oignons. Le poisson est tout frais pêché du Bosphore donc vous le mangerez toujours avec une part de crainte. Allez, on va faire le pari que vous ne tomberez pas malade.

-la çorba : la soupe de pois-chiches, de poulet, de toutes choses douteuses…

Comme il est impossible de tout lister et que je vais finir par vous ennuyer avec mes histoires de ripaille, je vais finir par la touche défi de la gastronomie turque : le kokoreç.

Que se cache-t’il derrière ce terme si poétique ? Un sandwich aux tripes. Il est en fait impossible de commander un truc pareil quand on est en pleine possession de ses moyens. C’est peut-être pour ça que les restaurants de kokoreç ne se remplissent qu’à une heure avancée de la nuit, quand les fêtards à la conscience anesthésiée par la efes (bière turque) sentent une petite faim apparaître et se mettent à rationaliser : ça a beau être des tripes, ça a un effet anti-gueule de bois, y paraît.

Toutes ces réflexions m’ont épuisées et je sens que le deuxième thé que m’a servi le garçon d’Intiba était de trop alors il ne me reste plus qu’une chose à vous dire : Afiyet olsun ! (bon appétit !)


mardi 19 octobre 2010

besiktas, la foule




Les deux premières photos ont été prises dans les rues piétonnes de besiktas, avec le marché au poisson.
Les deux dernières ont été prises sur barbaros boulvari : le boulevard de barberousse. Il apparaît beaucoup plus paisible qu'il n'est en réalité parce que vous n'avez pas le fond sonore rempli de klaxons, de bruits de moteur, et des hurlements des vendeurs en tout genre. Il mène directement à la mer.

besiktas






quelques photos des environs de ma maison. Ma rue, la côte qui manque de m'asphixier à chaque fois que je rentre chez moi et, enfin, ma maison.

samedi 2 octobre 2010

visite de topkapi





Avec Marion et Gamze, nous avons visité le palais des sultans ottomans, topkapi (prononcer topkape). Il envoie du pâté. Non, non, vraiment, chouette baraque. Mes collègues iepiens vont se trémousser d'excitation sur leur siège : la première photo a été prise dans la salle du conseil, où les décisions importantes de l'empire ottoman étaient prises. Le sultan observait la réunion derrière une grille mais ne se mélangeait pas avec ses vils conseillers.

la fin des vacances

Aujourd’hui, dimanche 26 septembre, sonne le glas de mes vacances. Après quatre mois de glande éhontée, au bord du canal de Nantes à Brest, dans les froids open-spaces de la SG, ou au bord du Bosphore, je dois me résoudre à une réalité plus que déprimante : je dois retourner à l’école !
Ça avait déjà commencé à sentir le roussi lundi dernier quand j’ai eu ma journée d’orientation – l’antichambre de l’enfer-. Pour preuve, une psychologue nous a fait un discours d’une demi-heure sur les conséquences psychologiques d’un semestre en erasmus. Est-ce que je dois m’inquiéter ? Fort heureusement, ma conscience est totalement anesthésiée par mon absence de rythme de vie depuis mon arrivée à Istanbul. Mais il ne faut pas blâmer mon petit être sensible. Si je suis tellement crevée, c’est la faute de la Efes, la mauvaise bière turque. Mais maintenant que j’ai identifiée la coupable de ma léthargie, soyez sûr que je vais remédier à ce problème en passant au raki.
Toujours est-il que j’ai dû m’inscrire vendredi dernier. L’après-midi a été assez folklo. J’avais rendez-vous vendredi après-midi pour mon inscription à la fac et ce n’était qu’ensuite que je pouvais m’inscrire pour mes cours. Comme toute bonne française qui se respecte, on me donne un rendez-vous, j’attends le jour du rendez-vous. Je sentais bien que ça ferait un peu juste pour m’inscrire mais inch’allah, y’avait pas de problème. Mais en fait mon après-midi a été une course contre la montre. Accompagnée des assistants forts sympathiques du département de sciences politiques, j’ai couru après les autorisations des profs pour assister au cours ; cours que j’ai choisis à la va-vite parce qu’il n’y avait plus de places dans ceux que je voulais au départ. Enfin bref, après cet élan d’héroïsme universitaire, je me retrouve avec des cours improbables et un emploi du temps gruyère. La déprime m’a un peu gagné vendredi soir mais, encore une fois, les soirées du week-end ont soigné mon moral. Merci la Efes.

Comme raconté précédemment, j’ai dû quitter l’échangeur autoroutier qui me tenait d’appartement pour trouver quelque chose de plus calme. Du coup, j’ai emménagé dans une auberge espagnole où vivent 10 autres personnes. Je suis assurée d’avoir le calme ! La maison est à Besiktas. C’est un quartier très sympa, au bord du bosphore, avec des rues piétonnes remplies de restaurants et de petits magasins.
Hier, j’ai été au marché de Besiktas : c’est une halle gigantesque sur deux étages. Au premier étage, les marchands de légumes se concurrencent respectueusement, sans trop de chahut. Par contre, au deuxième étage, les vendeurs de chaussettes et de sous-vêtements s’époumonent pour attirer les clients, montent sur les étals, lancent les vêtements dans les airs…Au milieu des étalages de vêtements bon marché, quelques vendeurs de DVD piratés et d’objets de déco kitsch se sont égarés. Et bien sûr, les vendeurs ambulants de thé circulent entre les allés, car les turcs ne survivraient pas très longtemps sans un bon petit çay (thé). Ils y ajoutent juste ce qu’il faut de sucre pour se réconforter au milieu de la tourmente stambouliote. D’ailleurs, je deviens aussi pas mal accro au thé. J’en bois au moins un tous les jours. Celui que je préfère, c’est celui de la fin d’après-midi, que je prends de préférence au bord du bosphore pour admirer la vue.

J’ai aussi eu le temps de visiter les lieux touristiques les plus connus d’Istanbul, comme Sainte-Sophie, la mosquée bleue et le grand baazar ; des lieux très beaux mais remplis de touristes. Pour résumé, ce n’est pas là que se trouve la Turquie. Je retiendrai quand même la visite de la mosquée bleue au moment de la prière. C’était très apaisant de se laisser bercer par le chant du mollah (j’espère que c’est le bon nom) pendant cette période de débordement émotif dû à mon installation en Turquie.
L’autre endroit très fréquenté par les touristes est le quartier de Taksim. En réalité, ils sont noyés dans la masse des stambouliotes. Si vous croyiez les embouteillages d’être humains impossibles, rendez vous sur l’avenue Istiklal le vendredi soir entre 18h et 22h. Les étudiants erasmus se perdent avec joie dans les nombreux bars et discothèques des environs. Plus vous avancez dans l’avenue, plus la bière vous reviendra chère. Au bout de l’avenue, à Tünel, les brebis égarées paieront 10 liras (5 euros) au lieu des 3 liras pratiqués au début de l’avenue pour une bière. Mais on se console vite devant la vue magnifique vue du Bosphore illuminé par les lumières de la ville qu’on peut avoir sur les terrasses des bars.

Voilà, excusez-moi pour la tendance « guide touristique » de la dernière partie, mais elle envoie du rêve, hein ?